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Virginie Yassef

Spectacles à la Ferme du Buisson
Centre national d’art contemporain de la Ferme du Buisson
Allée de la Ferme, Noisiel

Spectacle "72 enfants de Lognes derrière le caravansérail"

Samedi 1er juin à 15h
Entrée libre

Des enfants avancent, téléguidés par une force invisible. Ils sont tous habités par cette force qu’ils s’échangent entre eux dans un but inconnu. Soudain ils s’immobilisent. Ont-ils perdu quelque chose en route ?

Spectacle réalisé dans le cadre de Charivari Lognes
parcours culturel avec les écoles de la ville de Lognes.

Spectacle "On n’a jamais vu de chien faire, de propos délibéré, l’échange d’un os avec un autre chien (2)

Dimanche 2 juin à 16h


Ce spectacle de Virginie Yassef prend place dans deux espaces d’exposition que sont La Galerie à Noisy-le-Sec et le Centre d’art de la Ferme du Buisson. À Noisy, le 26 janvier dernier, un enfant-comédien activait une boîte décor où se côtoyaient une montagne magique, une peinture pariétale, des plumes de paon et des peaux de vaches. À Noisiel, l’enfant se transforme en chien, tandis que les éléments du décor mutent à leur tour.

Exposition collective « La distance juste »

Virginie Yassef & Julien Prévieux, 
L’arbre, 2008, film Super8 transferé sur DVD, 7’00’’, édition de 4 + 2 E.A. Courtesy Galerie GP&N Vallois, Paris

Du 22 juin au 27 juillet
Galerie G.-P.&N. Vallois
36, rue de Seine, Pari
s

Avec Pilar Albarracín, Gilles Barbier, Fredi Casco, Marina De Caro, Matías Duville, Ana Gallardo, Juan Fernando Herrán, Martin Kersels, Henrique Oliveira, Paulina Silvia Hauyon, Virginie Yassef.

"Try a little tenderness ! dit la chanson, comme une invitation à s’enfoncer dans les recoins ouatés d’un vieux fauteuil de grand-mère. La tendresse est l’une des composantes les plus fortes de la nature humaine. Ni sensiblerie, ni mièvrerie, sa seule évocation déclenche pourtant souvent des excès de pudeur ou de cynisme, dont l’intensité indique bien qu’il s’agit d’une émotion essentielle, qui touche à ce que nous avons de plus intime. Souvent dévalorisée, parce qu’elle serait l’apanage des enfants, des vieillards et des femmes – des faibles en somme, la tendresse est pourtant une grande force de résilience face aux violences faites au corps et à l’esprit.

Dans une conférence intitulée “Le creux de la paume et l’amour en infrarouge”, le psychiatre Jean-Pierre Klein¹, en propose une définition par défaut : “La tendresse n’est ni possession ou soumission – qui chosifient, ni passion ou addiction – qui amputent et fusionnent des fractions de sujets”. Selon lui, toute la subtilité de la tendresse tient à la “distance juste”, très petite mais non nulle, qui sépare deux sujets libres en relation.

Cette exposition s’articule autour de cette notion de « distance juste », et questionne notre rapport au contour, à la limite physique, à l’altérité. Parfois écorchée, débordée, lorsqu’une image, un geste, une parole sortent de leurs gonds et se font invasifs, cette limite se déplace, que l’on soit la victime ou l’auteur de ce déplacement.
C’est le franchissement de cette limite ténue entre le tendre et l’obscène qui est ainsi à l’œuvre dans la vidéo de l’artiste espagnole Pilar Albarracín, « La Cabra », où l’artiste danse avec une outre de vin en peau de chèvre qui colore peu à peu son costume folklorique d’un rouge sang.

L’étreinte et la séparation des corps, c’est aussi le sujet des photographies du californien Martin Kersels, « Tossing a friend », qui illustre littéralement une mise à distance brutale du corps de l’artiste et de celui de Melinda, son ex-compagne. À l’inverse, dans « Posición Horizontal », l’oeuvre de Juan Fernando Herrán, artiste colombien né en 1963, l’autre n’est pas distancié mais bien contenu, assimilé. La série de lits emboîtés les uns dans les autres comme des poupées russes, évoque une mise en abîme de l’intime ou de l’enfance, comme mis à l’abri.

La tendresse comme protection, consolation, apparaît en filigrane dans l’oeuvre de l’artiste argentin Matías Duville. Tout droit sorti de ses dessins grand format de paysages irréels, un hameçon à taille humaine en métal rouillé repose doucement sur une couverture rappelant celles qui traînent dans les vieilles maisons et dont la simple vision procure du réconfort.

L’oeuvre vidéo de Ana Gallardo, « Estela », celle de Virginie Yassef « L’Arbre » (en collaboration avec Julien Prévieux), et d’autres, illustreront dans cette exposition cet espace fragile qu’est la tendresse, entre le mouvement et l’immobilité, le silence et le cri."

Albertine de Galbert