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Disparitions réciproques avec Carine Klonowski et Jérôme Allavena

Du 10 octobre au 1er mars
FRAC Poitou-Charentes
63, boulevard Besson Bey, Angoulême

Vernissage jeudi 9 octobre à 18h

Avec Jérôme ALLAVENA, Olivier BABIN, Fayçal BAGHRICHE, Marc DENEYER, Liz DESCHENES, Hubert DUPRAT Régis FABRE, Richard FAUGUET, Hans Peter FELDMANN, Vincent GANIVET, Rémy HYSBERGUE, Carine KLONOWSKI, Bertrand LAVIER, Rainier LERICOLAIS, Chrystèle LÉRISSE, Miltos MANETAS, Nicolas MILHÉ, Eileen QUINLAN, Pierre SAVATIER, Ian SIMMS, Mitja TUSEK, Marie VINDY

À l’époque d’une production foisonnante d’images et de leur extrême diffusion, cette exposition propose d’envisager la trompeuse banalité à laquelle ce médium pourrait être réduit. En s’appuyant sur des démarches artistiques qui encore aujourd’hui, n’ont de cesse de l’interroger, il s’agit d’explorer ce qui constitue l’image au-delà de ses seules apparences.

Jérôme Allavena
Niveaux
2008, vidéo 42’’, courtoisie de l’artiste

C’est par le biais d’une attention particulière, s’appuyant sur une méthodologie toute personnelle, que Jérôme Allavena aborde le dessin. Il s’agit pour lui de l’explorer, d’en prospecter les potentialités, de sonder son émergence, de décrypter ses processus. Pour cela, l’artiste définit des protocoles, sorte de règles de jeu, qu’il applique méthodiquement à divers supports (vidéo, animation numérique, gifs, pyrogravure, acrylique, sculpture, crayon sur papier, dessin mural au feutre…).
Les productions générées construisent et déconstruisent l’image tout en faisant apparaître ses constituants et basculant régulièrement sa temporalité (inclusion d’une notion de durée). Devenu processus mental, le dessin qui en résulte n’est parfois compréhensible qu’à la lumière du processus appliqué.
La vidéo Niveaux est réalisée à partir d’une photographie numérique. « Cette image est complètement décomposée par couches successives : ce sont les courbes de niveau de la prise de vue numérique. En réalité on pourrait retrouver l’image complète seulement si on superposait toutes les couches les unes sur les autres. Ici, je m’efforce de lire une photographie comme je lirais une carte topographique.
Une photographie, c’est un point de vue, et en séparant en couches cette image, on obtient une nouvelle temporalité de ce regard qui va venir balayer, voire analyser ce plan. À ceci près que les images se succédant les unes aux autres, chaque couche venant chasser la précédente, on obtient un effet de dégradations et d’effacement du paysage. » JA

Carine Klonowski
Vidéoprojecteur
2014, vidéoprojecteur
Projecteur

2012, projecteur mini-découpe, courtoisies de l’artiste
« Mon travail se développe autour de la notion du paysage. Je pars du constat qu’il tend à être banalisé autant par l’imagerie touristique que commerciale et amateure. Ce qu’il pouvait représenter dans l’idéal romantique -– aspiration au sublime, à l’émerveillement – se trouve donc mis à mal. Ce point de départ, moteur d’une production plastique et théorique, me permet d’élargir mes questionnements à ceux mêmes du statut des images, de ce que l’on en perçoit, en attend et y cherche, par le biais de réflexions purement esthétiques et visuelles. Ainsi, « mes » images sont communes et anonymes. Ou encore produites en creux, en « projection » par un usage inhabituel de certains objets. De façon indifférenciée, elles peuvent être mes propres productions ou non, alors glanées sur internet ou dans des magazines. Mes pièces jouent perpétuellement de séduction et de fascination d’un côté, et d’une prise de distance de l’autre ; ceci par les médiums mêmes, souvent modestes et reproductibles. D’autre part, l’ironie, l’attente et le mystère sont des éléments constitutifs de cette prise de recul, et prennent corps par de petits décalages, ajouts ou retraits dans les - ou des - images. » CK