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Néguentropie de Vincent Lamouroux

Néguentropie de Vincent Lamouroux

 

 

 

 

 

 

 

Du 4 juillet au 19 novembre
Abbaye de Maubuisson, Saint Ouen L'Aumône


Du 4 juillet au 19 novembre 2012, l’abbaye de Maubuisson poursuit son programme d’expositions monographiques en invitant l’artiste français Vincent Lamouroux. Entre architecture et sculpture, le travail de Vincent Lamouroux procède d'une conception de la sculpture élargie au champ entier de l'espace réel. S'adressant à un imaginaire moderniste qui brasse aussi bien les attractions populaires, les utopies architecturales et technologiques modernes que la culture visuelle des avant-gardes, les environnements de Vincent Lamouroux produisent un bouleversement sensoriel.
Présenté au Mamco de Genève, au centre Georges Pompidou, au Crédac d’Ivry-sur-Seine, au Palais de Tokyo ou dans le cloître de l’abbaye de Fontevraud, son travail se construit essentiellement en regard de contextes spécifiques d’expositions. Par sa pratique de la sculpture, Vincent Lamouroux se saisit régulièrement de grands espaces dont il propose des interprétations renouvelées. Il utilise les relations entre l’espace et le temps comme matériaux et comme fondement même de son œuvre.
 
Pour son exposition personnelle à l’abbaye de Maubuisson, Vincent Lamouroux invite le spectateur à une déambulation métaphysique dans un environnement où le temps semble suspendu. Des masses de sable informes envahissent l’espace : autant de résidus potentiels faisant référence à l’érosion naturelle de l’abbaye, à la ruine de l’édifice en son sein. Le sable est également là, afin d’unifier les lieux, il sert de liant aux autres éléments qui composent le paysage créé : une coquille fossilisée et un ballon captif.

Composé d’un ensemble de formes géométriques simples retenues par un fil, le ballon captif indique une trajectoire dans l'espace en même temps qu’il symbolise la notion de découverte. Unique élément technique et scientifique de ce paysage, le ballon captif incarne la restitution d’un état du savoir sur notre monde, et suggère l’accessibilité d’un univers hors de notre portée.
L’immense coquille d’escargot fossilisée porte à elle seule le titre de l’exposition « Néguentropie », puisqu’elle fait référence au processus de croissance et de décroissance par lequel l’escargot construit l’architecture de sa coquille et produit un nombre de spires précisément calculé. L’élaboration mesurée de son habitacle, lui permet ainsi de maintenir son propre équilibre et sa survie dans son milieu, puisque la construction d’une coquille trop grande à porter, menacerait son existence.

Lenteur du ballon captif suspendu dans l’espace et dans le temps, lenteur du gastéropode qui façonne sa maison, lenteur induite par le déplacement du corps dans le sable, la lenteur est posée en principe d’exposition et devient également pour le spectateur, une condition d’attention à l’œuvre et à l’expérience artistique qui lui est proposée.

Le visiteur est ainsi invité à prendre le temps d’arpenter librement, à son rythme, ce paysage ancien, immémorial, proche de l’ère géologique. L’œuvre joue d’ailleurs de ce trouble temporel, en développant l’illusion d’une origine aléatoire des éléments exposés. L’artiste nous engage alors à expérimenter un espace physique et imaginaire, à s’approprier un paysage hétérogène, composé de matières molles et solides, artificielles et naturelles.
 
* La néguentropie ou entropie négative désigne l’évolution d’un système qui présente un degré croissant d’organisation et s’oppose à la tendance naturelle à la désorganisation : l’entropie. Utilisée en thermodynamique, cette notion peut s’appliquer non seulement à des systèmes physiques, mais aussi à des systèmes sociaux et humains. Elle a été définie par le physicien Léon Brillouin en 1959 dans son ouvrage « Science et théorie de l’information ».