Archeologia
Du 14 septembre au 21 décembre 2013
40mcube
Musée des beaux-arts de Rennes
Musée de géologie de l’Université de Rennes 1
Du 14 septembre au 24 novembre 2013
Frac Bretagne
19, avenue Andrée Mussat - Rennes
Archeologia regroupe 23 artistes dans 4 lieux d’exposition, de production et de collection d’art contemporain, d’archéologie et de géologie de Rennes. Cette association met en évidence et provoque des liens entre le patrimoine le plus ancien, fragmentaire, et la création actuelle. Les artistes invités, par le biais d’œuvres existantes ou de nouvelles productions, prennent la liberté de rajouter des objets, de combler des manques, d’interpréter des sources et de créer des vestiges à cette discipline scientifique. Autant d’hypothèses invérifiables…
L’exposition Archeologia fait référence aux projets muséaux attractifs qui valorisent des aspects vernaculaires, naturels ou scientifiques d’une époque ou d’un territoire. Ici c’est l’archéologie, discipline fondée sur l’étude des objets quelles que soient leur datation et leur localisation, qui rassemble les œuvres présentées.
Ainsi, le musée de géologie, dans lequel est présentée au dessus des vitrines des collections la série de 25 peintures commanditées aux peintres Mathurin Méheut et Yvonne Jean-Haffen par l’Institut de géologie en 1941, est associé à Archeologia comme une étape de ce parcours entre les époques.
Au Frac Bretagne, l’exposition pensée comme un compte-rendu archéologique d’une certaine production contemporaine présente des œuvres ayant l’apparence d’objets anciens, de collectes et de collections, d’études d’un lieu ou d’une histoire. Les artistes réunis, Wilfrid Almendra, Bruno Botella, Carol Bove, Etienne Chambaud, Pascal Convert, Piero Gilardi, Joao Maria Gusmao & Pedro Paiva, Laurent Le Deunff, Beat Lippert, Armand Morin, Lucy Skaer et Virginie Yassef font référence à cette discipline scientifique et suggèrent une archéologie de l’art, reconnaissant ou attribuant un statut artistique à des objets ou des actions souvent considérés comme relevant du quotidien ou tout au plus du rituel. Ils utilisent des techniques ancestrales, reproduisent des formes ou des actes du passée avec des matériaux d’aujourd’hui, créent de nouvelles formes tout à fait mystérieuses ou abordent des questions liées à l’archéologie en adoptant les méthodes et les dispositifs de présentation qui lui sont propres comme la fouille, la collecte, l’archive, la vitrine...
Ann Guillaume prolonge ce processus en présentant au Musée des beaux-arts un film tourné pour l’occasion dans les collections d’archéologie du musée, ainsi que 50 sculptures créées à partir d’un motif extrait d’un tableau de la collection, Cylindre d’or de Paul Sérusier.
A 40mcube, l’exposition propose une faille temporelle liée à la fois à l’architecture et à l’usage du lieu. L’œuvre de Christophe Sarlin, produite pour Archeologia, divise l’espace d’une cimaise-faille renvoyant à des comparatifs de graphiques économiques. Dans cet environnement, Daphnée Navarre s’intéresse à une histoire immédiate, celle de la programmation des expositions. Sur le principe des codes utilisés pour les fouilles, elle fait ressurgir une sélection d’œuvres, ayant été exposées dans cet espace depuis qu’il est transformé en lieu d’exposition. Elle y ajoute donc d’autres repères, comme le fait aussi la vidéo de Benoît Maire qui présente une manipulation d’objets de mesure non identifiés, renvoyant à l’aspect énigmatique, mais aussi esthétique de l’archéologie. Louise Hervé & Chloé Maillet, quant à elles, nous amènent vers le futur en inventant un épisode archéologique à partir d’un fait avéré, documents à l’appui…
L’œuvre de Lara Almarcegui, qui prend place sur un bâtiment de l’Université de Rennes 1, étend ce rapport au bâti et à son vécu à l’échelle d’un territoire construit. Elle réalise un inventaire des matériaux de construction des bâtiments composant le campus Beaulieu.
Chacune à leur manière, par l’objet, l’image, l’action, les œuvres rassemblées dans Archeologia partent d’un ancrage historique et documentaire pour écrire une fiction, en toute subjectivité.
L’exposition dans son ensemble en est également une, que le visiteur sillonne, traversant physiquement et conceptuellement des lieux hypothétiques, des périodes préhistoriques et historiques non précisées jusqu’à nos jours. Ces artistes, créateurs de vestiges qui sèmeront certainement le doute chez les archéologues du futur, leur apporteront également de précieuses informations sur l’importance de l’histoire, de l’archéologie et de la géologie dans l’art du début du XXIe siècle.
40mcube : Louise Hervé & Chloé Maillet, Benoît Maire, Daphnée Navarre, Christophe Sarlin
Frac Bretagne : Wilfrid Almendra, Bruno Botella, Carol Bove, Etienne Chambaud, Pascal Convert, Piero Gilardi, Joao Maria Gusmao & Pedro Paiva, Laurent Le Deunff, Beat Lippert, Benoît-Marie Moriceau, Armand Morin, Lucy Skaer, Virginie Yassef
Musée des beaux-arts de Rennes : Ann Guillaume
Musée de géologie de l’Université de Rennes 1 : Mathurin Méheut & Yvonne Jean-Haffen
Campus de Beaulieu : Lara Almarcegui
Commissariat général : 40mcube
Le signe singe
Julien Bismuth & Virginie Yassef
Jusqu’au 27 octobre
La Ferme du buisson
Allée de la ferme, Noisiel
Revernissage le dimanche 15 septembre.
Le Centre d’art contemporain poursuit sa politique d’expositions doubles privilégiant la rencontre de deux artistes autour de problématiques communes. Virginie Yassef et Julien Bismuth engagent un dialogue dans l’espace mais aussi dans le temps : leur exposition, évolutive, s’augmente régulièrement de nouvelles oeuvres pour s’ouvrir sur un second chapitre à l’automne. Ce revernissage sera l’occasion de venir la (re)découvrir sous un autre jour.
Les deux artistes échangent de manière informelle depuis plusieurs années. En 2011, ils initient une première collaboration - Untitled Dialogue – sous forme d’une expérience inédite : la mise en présence d’un homme et un singe dans une chambre d’un palace parisien. C’est à la suite de ce projet qu’est née l’idée de les réunir pour cette exposition à deux voix, à partir d’une fable de l’écrivain argentin Leopoldo Lugones, dans laquelle le devenir animal faisait écho à leur intérêt partagé pour les expérimentations scientifiques, les formes primitives, les codes du langage, l’empathie, la frontière entre le jeu et le travail…
L’ensemble des oeuvres – vidéos, installations, sculptures, pièces sonores, pour la plupart inédites – compose un paysage impressionniste, aux intensités diverses, passant du silence au cri et de l’obscurité aux fulgurances lumineuses.
Le premier « dialogue sans titre » dans la chambre d’hôtel donne lieu à un diptyque vidéo, deux montages diffusés en alternance. Deux visions d’une même expérience à partir des mêmes images où sont différemment mis en scène le rapport à l’autre – par le biais d’une communication non verbale – au corps, à l’espace mais également au temps qui passe et à la manière de l’occuper.
A cette oeuvre répond A while, un film de Julien Bismuth tourné dans l’atelier pour enregistrer ses moments de désoeuvrement, ou la série de sculptures paresseuses imaginées comme de simples esquisses et destinées à être manipulées par d’autres. A l’entrée de l’exposition, un arbre planté par Virginie Yassef le jour de l’inauguration grandit imperceptiblement tandis qu’un peu plus loin, le projecteur braqué sur la façade du centre d’art s’illumine d’un signal irrégulier, signifiant l’erreur en code morse.
Toute l’exposition est affaire de communication, entre les artistes, mais aussi avec le spectateur dont la circulation et l’attention se voient profondément altérées par ce qui lui est signifié.
Le château de l’araignée de Virginie Yassef se présente comme un environnement qui force à la lenteur et à la plus grande précaution, et transforme les visiteurs en autant de fantômes errant ; les films de Julien Bismuth mettent en scène, sur des visages d’acteurs ou de clowns, des variations infinies parfois imperceptibles ; Virginie Yassef propose de suivre en silence une visite de l’exposition guidée par un chien-loup ou de s’arrêter devant Le théâtre immobile répondant à une séquence musicale et lumineuse à la temporalité propre.
L’exposition entière semble ainsi reposer sur une partition faite de points et de contre-points, de tempos variables, et de déplacements – d’oeuvres et de corps – chorégraphiés.
Julie Pellegrin, directrice
L’objet du doute dans le cadre de la Nuit blanche
Installation et sculpture mobile
Samedi 5 octobre 2013 de 19h à 7h
Rue des Cascades, Paris 20ème
Métro Ménilmontant - Pyrénées
A travers sculptures, vidéos ou spectacles, Virginie Yassef développe depuis plusieurs années un travail où s’inventent des mondes de fictions s’appuyant sur une réalité quotidienne.
Virginie Yassef imagine un faux arbre déraciné qui barre la rue des Cascades dans sa largeur, conçu en écho aux barricades parisiennes de la Commune de Paris. En s’approchant, on s’aperçoit que l’arbre tente de se relever très lentement avant de retomber brusquement. Cette sculpture en mouvement s’inscrit dans une scénographie proche du film d’épouvante. L’artiste met en œuvre une véritable dramaturgie – éclairage public tamisé, bande sonore – qui entre en résonance avec ce quartier historique, aux venelles et escaliers étroits, afin d’insuffler une dimension fantastique à cette portion de rue.