"D’ailleurs, c’est toujours comme ça, on ne comprend rien et on finit par mourir !" avec Samuel Neuhardt
Avec Artus de Lavilléon et Samuel Neuhardt
Du 18 janvier au 22 mars 2015
Les Modillons
2 allée du Logis Cassé, Vindelle
Vernissage le vendredi 16 janvier à 18h
Artus de Lavilléon et Samuel Neuhardt sont deux artistes très différents. Tous deux issus de la scène skate de la fin des années 80, leurs références communes s’inspirent d’une culture basée sur le détournement mais aussi influencée par la culture punk et trash qui avait fait de la photocopieuse un instrument de propagation incontournable.
Chez Artus de Lavilléon le rapport à la machine se résume à sa (mauvaise) qualité de reproduction, pour Samuel Neuhardt, c’est la machine elle-même qui est support de fantasme, comme forme d’excroissance du geste transformé en œuvre. Ses autistes, que l’on peut considérer comme des doubles et des hybrides, à la fois mannequins et automates du mouvement minimum, nous questionnent sur notre rapport à l’autre dans sa version psychotique. Ses dessins, circuits et réseaux, mettent le pied dans un univers entre le cinéma de genre et l’animation japonaise à tendance Hentaï.
Artus de Lavilléon fait lien avec la contre culture-américaine, elle-même inspirée des mouvements de protestation des années 60, Guy Debord en tête, dans ce qu’elle a de plus « spectaculaire ». Son archivage du quotidien s’inscrit dans la pratique du fanzine inspiré de la méthode Freinet.
Tous deux semblent nous dire : « il faut relire Lipstick Traces » de Greil Marcus dont la
quatrième de couverture pourrait être l’introduction de leur exposition aux Modillons :
« Il y a une figure qui apparaît et réapparaît tout au long de ce livre (...) Sa manière est
intransigeante (...) Il est aussi au-delà de la tentation, parce que, malgré sa rhétorique utopiste, la satisfaction est le cadet de ses soucis (...) c’est un moraliste et un utopiste, mais il se présente lui-même comme un sociopathe ; il abandonne derrière lui des documents non pas édifiants, mais paradoxaux ».
Entre les traces d’une époque et le témoignage intime camouflé en œuvre d’art, leur travail commun soulève une réflexion sur la société dont le caractère élitiste, pour qui se trouve et agit à sa marge, est le point de départ.
Artus de Lavilléon est représenté par la galerie Patricia Dorfmann et se décrit lui-même
comme un artiste posthume « quelqu’un qui ne se soucie pas de sa reconnaissance de son vivant ». Il tient une chronique hebdomadaire dans M, le magazine du journal Le Monde.
Samuel Neuhardt est technicien pédagogue à l’école des Beaux-Arts d’Angoulême. Il
montrera aux Modillons un autiste de nouvelle génération, après une pause dans sa carrière artistique de plusieurs années.