"When shall we three meet again In thunder, ligthning or in rain ?" avec Jérôme Allavena
Jusqu’au 11 avril
Espace arts plastiques Madeleine-Lambert
Maison du Peuple
12, rue Eugène-Peloux, Vénissieux
Avec Aurélie Pétrel, Jérôme Allavena, Vincent Roumagnac
Le travail photographique d’Aurélie Pétrel pose les questions fondamentales de la création d’une image, de sa présence physique, et du sens induit par la présentation elle-même.
La vitesse et l’accumulation qui caractérisent notre rapport à l’image sont écartées au profit de la durée : dans son processus de travail elle conserve ses prises de vue dans un état de « latence » pour ne les imprimer que lorsque le contexte correspond à leur esprit. Chaque image-source contient un potentiel à activer, et elle peut engendrer diverses créations : photographies de photographies, reprise des installations sur plusieurs expositions - les « partitions » - tirages sur toutes sortes de supports, formats modifiables, épreuves superposées, masquées, posées au sol etc.
L’exposition pour Aurélie Pétrel est aussi un modèle à revisiter. En termes éthiques (à propos de ses photos de Fukushima) ou avec le souci de débusquer les conventions du genre, tout le système de l’exposition est disséqué.
C’est dans cet esprit qu’elle invite à Vénissieux le plasticien Jérôme Allavena et le metteur en scène Vincent Roumagnac.
Jérôme Allavena, qui pratique principalement le dessin, est centré sur les mêmes questions. Son travail se développe dans une forte dynamique exploratoire, loin de la définition première du dessin - la ligne tracée sur du papier. Le geste, l’espace, le support et la manière d’exposer sont le sujet de ses travaux.
La série « Ellipses », produite pour l’exposition, inclut le dessin et le vide qui l’entoure. Le dessin d’une chaise évolue d’une planche à l’autre, selon un modèle difficile à reconstituer : c’est le vide autour du premier dessin qui sera le matériau de construction du second dessin et ainsi de suite. Jérôme Allavena montre le processus d’une représentation évolutive qui peu à peu s’écarte de sa lisibilité, et devient une idée, une somme de contours théoriquement exacts mais visuellement indéchiffrables. Le rendu final éloigne encore le dessin de son ancrage traditionnel, car il est réalisé par une machine sur un matériau de synthèse.
Dans ces écarts qui s’additionnent, se retrouvent la préoccupation de cet artiste pour les limites sensorielles, et son aptitude à mettre en évidence les conditionnements du regard.