Gaëlle Cintré, Géopoétique d’une catastrophe
Exposition du 1er au 21 octobre.
Galerie La Box, Ecole nationale supérieure d’art de Bourges
7 rue Edouard Branly - 18000 Bourges
Ouverture du mardi au samedi de 14h à 18h.
Après trois années passées au sein du programme du post-diplôme Document et art contemporain à l’EESI, Gaëlle Cintré présente, à l’occasion de son exposition Géopoétique d’une catastrophe et d’une journée d’étude sur l’imaginaire du désastre, les éléments de sa recherche consacrée à la géologie particulière de la Californie et à l’imaginaire qui naît de ce paysage sismique. Il s’agit avec ce projet de s’intéresser aux documents liés au Big One, ce vaste tremblement de terre censé prochainement ravager le Sud de la Californie, en analysant les connections entre les scénarios de prospective géologique et l’imaginaire des films catastrophe. La frontière entre réalité et fiction apparaît de plus en plus mince aux alentours d’Hollywood et nous invite à interroger la manière dont notre imaginaire culturel se manifeste dans le réel.
Tout le Sud de la Californie vit dans l’attente d’une catastrophe qui n’a pas encore eu lieu mais qui a déjà pourtant un nom : The Big One.
La pression s’accumule le long de la faille de San Andreas sans que l’on puisse prédire pour autant avec exactitude le tremblement de terre à venir. Au fil du temps qui passe et du risque qui augmente, les scénarios sismiques esquissent, les uns après les autres, autant de futurs potentiels.
Lorsque l’US Geological Survey propose des actions pour informer et faire de la prévention concernant les tremblements de terre, il est question de scénario (much like a movie script), d’histoire (story), de narration (narrative) dans leurs documents scientifiques. En effet, en Californie – et cette localisation n’est certainement pas un hasard – même les prévisions scientifiques se retrouvent teintées du vocabulaire et des schémas narratifs de l’industrie cinématographique. L’imaginaire culturel d’Hollywood, immiscé ainsi dans le domaine scientifique, devient un acteur non-négligeable de la catastrophe à venir.
En effet, Los Angeles a cette particularité d’être une ville-paysage où affleurent de multiples strates — géologiques, historiques, fictionnelles. Et c’est dans leurs interstices — entre les faits et les fantasmes — que vient se nicher la géopoétique, cet inexplicable territoire de l’imagination où désir et intuition coïncident.
L’exposition se déploie sous la forme d’une cartographie de documents, photographies et vidéos. Elle propose une mise en forme et en images des liens entre la géologie sismique de la Californie et l’imaginaire qui émerge de ce paysage en proie à de brutaux changements. Cette exposition nous livre une approche documentaire de l’éventualité Big One tout en prenant en compte les documents prédictifs et fictionnels, documents au statut paradoxal, qui construisent eux aussi notre relation au réel.
L’exposition Géopoétique d’une catastrophe sera accompagnée d’un site internet (www.geopoetics.net) et d’une publication.