Yun de Vincent Lamouroux
Ambassade de France en Chine
3, Sanlitun Dashiguan, Pékin
Yun est une sculpture lumineuse inédite qui emprunte son titre, et, incidemment, sa forme, au signe chinois (Yun), traduit en français par le mot « nuage ». Métaphore sculpturale d'un signe manuscrit dont elle propose une interprétation aussi géométrique qu'elle est onirique, Yun est composée d'un entrelacs de sections d'aluminium auxquelles sont ajustés de fins tubes de néon, adaptés à la longueur de chaque segment, dessinant ainsi une ramification triangulaire. Elle se déploie en flottaison dans l'espace qui l'accueille, suspendue entre ciel et terre comme un cumulonimbus arrêté dans sa course, figé dans son mouvement.
Cette sculpture sans socle est à la fois aérienne, volubile et ondulatoire ; massive, lumineuse et changeante selon les points de vue. Elle surplombe son entourage, s'arrime à l'architecture dont elle prolonge l'horizon à sa façon. Elle offre au regard une forme qui refuse la linéarité, est en intérieur la représentation orthonormée de phénomènes naturels extérieurs : un nuage orthogonal qui aurait happé la lune. Le halo qui la caractérise produit une lumière d'une faible intensité qui la fait exister de jour comme de nuit. Yun se déploie dans l’espace et crée une présence dont la perception ambivalente oscille entre le visuel, le physique et le mental.
Yun est ici représentée dans le hall de la résidence de la nouvelle Ambassade de France à Pekin. Ce lieu de transition et de repos, de cheminement et d’échange, offre à ses occupants de passage la possibilité d'observer une oeuvre en contre-plongée. Car cette constellation de métal cristallisé s'offre au regard comme un élément dont il ne peut faire abstraction : elle se déploie en hauteur pour inciter à lever les yeux et suivre ses ondulations. La ramification des segments de métal donne l'impression qu'ils pourraient se prolonger à l'infini, à l’image de l’infinitude d’un flot de pensées.