Conférence de Ludovic Burel

Mercredi 13 mars à 18h
Auditorium
26, rue Jean Alexandre, Poitiers


L’accès à l'archive en art.
À Grenoble, le 05/03/2011,
Ludovic Burel

« Quand je parle de choses personnelles, c'est parce que je suis sûr qu'elles ne le sont pas », dit Jean Eustache dans Une sale histoire. Je m'attacherai moi aussi, à partir de quelques travaux « personnels » récents ou plus anciens, à soulever des problèmes qui, je l'espère, ne le sont pas davantage, personnels.

En associant systématiquement le savoir faire acquis dans la micro-édition (Small Press), il sera principalement question de déplacement, de transfert, de circulation de données d'un champs l'autre : de l'art vers les cultures politiques (avec la revue Multitudes) ou encore vers l'histoire et la philosophie (voir l’exposition et le catalogue : Archives du biopouvoir, l'enfermement à Marseille, 18e-20e).

Il s'agira principalement de "portabilité", du portage de données d’un système ou d’un langage (au sens informatique du terme) à un autre. Du Web au livre quand des images numériques sont collectées sur Internet à partir d'un mot clé unique (revue Page Sucker). D’un fonds d’archives (commerciales) privées à un espace public quand des images analogiques du secteur reprographique sont reconfigurées dans une exposition collective de photographies (cf. Collecter/recycler). Ou encore du livre à la scène quand des diagrammes et autres images schématiques sont soumis à des performeurs pour être interprétés au double sens herméneutique et performatif du terme (Purely Diagrammatic).

Dans ce micro-atlas personnel, l'artiste tel que je le conçois, toujours en quête d'interstices et autres blancs sur la carte, travaillerait donc à sa propre dispersion, dislocation (et mort, sous sa forme hypostasiée ?).