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Soirée John Cage, le mercredi 27 novembre à 20h30, Angoulême
Soirée John Cage
Mardi 27 novembre à 20h30
Théâtre d'Angoulême
Avenue des Maréchaux, Angoulême
A l’occasion du centième anniversaire de John Cage, l’EESI s’est associée au Théâtre d’Angoulême pour produire le spectacle « WAWGAWAWD ? » mis en scène par Yves Chaudouët.
Le spectacle est suivi de la projection du film documentaire « Merce Cunningham and Compagny » de Benoît Jacquot.
John Cage
Compositeur américain né en 1912 et artiste extra-disciplinaire, John Cage constitue une figure de la musique contemporaine expérimentale. Élève de Cowell et de Schoenberg, il invente dans les années quarante le piano préparé, technique de modifications des sons naturels de l’instrument. En insérant des objets (gommes, vis, objets de bois, de métal, de plastique…) entre les cordes il produit ainsi des timbres et des hauteurs différents, des sons plus complexes. Influencé par la philosophie extrême-orientale, il introduit la notion de hasard comme un des composants essentiels de la musique. En 1952 il compose sa pièce silencieuse 4’33’’ puis se consacre à la composition électronique et au mélange d’instruments. Ami de Duchamp, il collabore avec Merce Cunningham, Robert Rauschenberg et de nombreux autres artistes.
Le spectacle
WAWGAWAWD ?, un spectacle de Yves Chaudouët, d’après John Cage.
« 1961. En réponse à deux questions métaphysiques formulées par ses étudiants, "où allons-nous ? et que faisons-nous ?", John Cage élabore une conférence en forme de partition polyphonique pour quatre lecteurs. Quatre voix se chevauchant et se superposant, quatre discours autonomes qui, en même temps, d'anecdotes en réflexions, de récits en digressions, composent une structure tentant, dans le chaos des babils simultanés, une forme de traduction du mouvement de la pensée, de ses contiguïtés contradictoires, et de la vanité de sa transcription sous une forme intelligible. Une partition divisant la parole en mesures, mais sans indication rythmique : une œuvre sans chef d'orchestre, dont les interprètes doivent déterminer leur propre cadence, stable ou irrégulière, composant la nature du paysage sonore qui résultera du bruissement de leurs voix enchevêtrées. Bref, une œuvre qui "rend les autres créatifs", comme disait Cage à propos de Marcel Duchamp. […]
1995. Yves Chaudouët décide d'interpréter la partition sous la forme d'une performance destinée à un enregistrement vidéo. Face à la caméra et à un curseur informatique destiné à lui donner la mesure, il lit la partition, ne quittant le champ que lorsque les silences du texte le lui permettent. Au final, un film d'un peu plus d'une heure, où quatre Yves Chaudouët, identifiés chacun par la couleur de leur chemise, coexistent dans un écran partagé, leurs calmes monologues se recouvrant partiellement, dans une troublante illusion de simultanéité et de dialogue involontaire (regards se croisant, allées et venues concomitantes entre l'écran et son hors-champ…). Une interprétation du texte de Cage ? Plutôt une traduction, ou une adaptation, comme on adapte un texte au théâtre ou au cinéma.[…] »
Extrait de la Postface de François Piron du livre « Où allons-nous et Que faisons-nous ? », d’après John Cage, écrit par Yves Chaudouët.
Avec Yves Arcaix, Pierre-François Doireau, Mehdi Lecourt et Antoine Romana
Texte original John Cage
Traduction, mise en scène, scénographie Yves Chaudouët
Yves Chaudouët, professeur à l’EESI, en créant spécialement pour cette œuvre un dispositif scénique, nous invite à une expérience visuelle et musicale captivante, oscillant sans cesse entre sens et art, entre intelligibilité du texte et musicalité de la texture vocale.
Le Film
« Merce Cunningham and Compagny » de Benoît Jacquot
1982 – Etats-Unis, France – 40 mn – 16 mm – Couleur et Noir & Blanc
Merce Cunningham a une façon très singulière de travailler, en introduisant un élément perturbateur dans la danse : le hasard. Avec le musicien John Cage, son complice depuis longtemps, ils préparent chacun de leur côté chorégraphie et composition musicale, pour faire coexister, au moment de la première, les deux éléments dans une œuvre commune. Ce film nous permet d’assister à une séance de travail, dans un studio new-yorkais, du chorégraphe américain avec les danseurs de la Merce Cunningham Dance Company.