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Stephen Wright

Stephen Wright enseigne la pratique de la théorie à l’École européenne supérieure de l’image, où il est professeur référent dans le programme de recherche "Documents et art contemporain". Ses propres recherches portent notamment sur les pratiques artistiques à l’échelle 1:1, interrogeant les conditions de possibilité et d’usage d’un art sans oeuvre, sans artiste et sans spectateur, c’est-à-dire d’un art qui se soustrait délibérément à l’horizon d’événements. 

Depuis 2004, il a organisé une dizaine d’expositions — dont Escapologies (Graz, 2012), Situation Z (Marseille, 2011), Mondes de l’art plausibles (2010, Philadelphie), Recomposer le désir (Beyrouth, 2008), Rumeur comme média (Istanbul, 2007), Dataesthetics (Zagreb, 2006), In Absentia (Brest, 2005), et L’avenir du readymade réciproque (New York, 2004) — qui, en interrogeant des pratiques à faible coefficient de visibilité artistique, soulèvent la question d’un art de la discrétion. Dans le cadre du post-diplôme de l’EESI, il assure en 2014-15 l’activation de Documents sans support, sans surface : quand ouï-dire c’est faire et de l’Observatoire de rumorologie forensique (Marseille). Depuis 2013, en tant que commissaire, il cherche à accompagner le tournant usologique en cours dans les domaines de l’art et de l’épistémologie, s’intéressant notamment à l’escapologie contemporaine et à l’activation des pratiques en dehors de l’économie attentionnelle de l’exposition, animant notamment le réseau IDEA-Z. En 2014, il a participé à la Biennale de Sao Paulo (Brésil) en tant que praticien de la théorie.

En 2013, il a publié Toward a Lexicon of Usership, une sorte de "lexique des usages", s’efforçant de repenser le vocabulaire et les institutions conceptuels hérités de la modernité, à la lumière du tournant usologique des dix dernières années. Désormais traduit en plusieurs langues, l’édition française de Pour un lexique des usages paraîtra fin 2014. Membre du comité technique et d’acquisitions du FRAC Poitou-Charentes (Angoulême) depuis 2008, il est un usager fondateur et régulier du blog n.e.w.s., www.northeastwestsouth.net. 

Après des études de sciences politiques (B.A., Ottawa, 1984), il obtient une Maîtrise en Littérature comparée (1985), puis un D.E.A. (Université de Paris III, 1986). Il suit le séminaire "Esthétique et société" d’Albrecht Wellmer à l’Université libre de Berlin de 1987-89, avant d’entamer une thèse sur "Positivement personne : la situation du narrateur dans le roman contemporain. De Beckett à Bernhard, d’Adorno à Habermas", sous la direction de Rainer Rochlitz. S’installant à Paris dans les années 90, il devient traducteur de poésie, de théorie esthétique et d’écrits sur l’art, en même temps qu’il intègre le comité de rédaction de la revue Parachute (Montréal) dont il sera rédacteur européen de 1997 à 2005. Il est membre du comité de rédaction de la revue Mouvements (Paris) depuis sa fondation en 1998. De 2004 à 2012, il est également membre du Conseil éditorial de la revue Third Text (Routledge, Londres). 

Depuis 1999, il enseigne la pratique de la théorie (théorie esthétique, théorie des arts en tant que pratique) dans différentes écoles d’art en France et à l’étranger : avant d’intégrer l’École européenne supérieure de l’image (Poitiers / Angoulême) en 2009, il avait enseigné successivement à l’École supérieure d’art de Brest (1999-2003) ; École supérieure d’art de Toulon (2003-06), ainsi qu’à l’Integrated Digital Media Institute (New York, 2005), à la Dutch Art Academy (2008–), Kunsthøgskolen i Oslo (Norvège, 2012). De 2006-08, il est pensionnaire dans le département "Art et mondialisation" à l’Institut national d’histoire de l’art (Paris), et de 2000-06, directeur de programme au Collège international de philosophie (Paris).