Le cabinet des
curiosités

Au travers d’une mise en scène, j’invite
le spectateur à voyager au sein d’une tribu de
créatures blanches, de tailles humaines,
émergeant du néant, du fond noir.
Plongé dans l’obscurité d’une
lumière noire, le public explore cet espace, un corridor
long de neuf mètres, habité par cette
série de ‘corps’ et par un environnement
sonore.

Tout en traitant de « l’image du corps humain
 », du thème du double que j’aborde avec
l’ombre, je donne à voir des corps hybrides, entre
l’organique et le mécanique, proches de la figure
humaine et animale. Composés de formes blanches sur fond
noir, ce sont des empreintes d’éléments
extraits de notre quotidien. Il y a dans ce travail une pratique et un
détournement des objets par la photographie et
l’outil numérique, au profit d’une
production plastique où se joint intimement une
création graphique et acoustique ; c’est une
‘recomposition’ où je donne une nouvelle
identité à des choses qui d’ordinaire se
dérobent à la perception.

Plus en profondeur, ce que je donne à voir c’est
la nature de l’Homme, sa nature à
l’origine, sa nature au présent et sa nature
immuable. Bien qu’issu d’un patrimoine
génétique en commun, l’Homme est devenu
un corps modifiable, un proche de la machine, potentiellement
transformable et transformé dans sa morphologie et son
anatomie, niant l’être sensible dans lequel
coexistent deux contraires en perpétuel conflit,
caricaturés par l’idée du bien et du
mal.

En proposant une représentation visuelle et sonore de
l’Homme, mon intention est bien d’appuyer sur des aspects
particuliers de l’humain, de pointer le doigt sur quelque chose dans ce
qu’on aurait oublié de nous-mêmes. Ces
créatures de nature allégorique, constituant un
miroir qui renvoie l’Homme à sa propre image et
à sa propre histoire, sont comme une mémoire
lointaine qui, soudainement surgie de l’ombre, et nous
révèle ou nous rappelle qui nous sommes.

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