Lausanne

Voyage d’étude à Lausanne
Du 8 au 11 février 2013

Le voyage d’étude à Lausanne dans le cadre du post-diplôme répondait à deux motifs principaux : visiter deux musées pour leur relations avec la question du document et de l’archive (le Musée de l’Élysée, les Collections de l’art brut) ; rencontrer les enseignants de l’Ecal (École cantonale d’art de Lausanne) et amorcer une collaboration avec cette école (échanges d’étudiants, stages). Les artistes du programme étaient accompagnés de deux professeurs de l’ÉESI, Joan Ayrton et Stephen Wright, ainsi que du directeur du post-diplôme, Érik Bullot et de la directrice générale, Sabrina Grassi-Fossier.

Nous visitâmes le 9 février le Musée de l’Élysée, accueilli par Radu Stern, responsable des activités pédagogiques du Musée, qui nous commenta longuement l’exposition consacrée à Gilles Caron, placée sous le commissariat de l’historien de la photographie Michel Poivert. L’exposition a le mérite d’interroger la pratique du photojournalisme en travaillant sur les archives du photographe. Elle interroge la dimension critique du travail du photographe : autoréflexivité, attention au thème du spectacle, caractère pensif de la photographie, attention aux victimes. Mais s’agit-il une fois encore de légitimer le photojournalisme comme pratique artistique ? De fait, les photographies de Gilles Caron ne renvoyaient plus au référent lui-même (les situations historiques enregistrées), elles étaient devenues, au sens strict, des documents, partageant les enjeux de notre programme de recherche.

Nous visitâmes ensuite les collections de l’art brut, constituées à partir du fonds réuni par Jean Dubuffet, regroupant des « ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistiques » selon la définition donnée par l’artiste. La collection est célèbre mais revêt à nouveau un intérêt critique pour le programme. Où s’opère le partage entre l’œuvre et le document ? Qu’en est-il de la fonction des cartels biographiques qui présentent les œuvres ? Quel est le contexte d’une telle collection ? Autant de questions, là encore, proches de nos enjeux.

La journée se conclut par les portes ouvertes de l’Ecal (École cantonale d’art de Lausanne). Nous visitâmes les différents expositions, les grands ateliers dédiés aux étudiants dans l’architecture rénovée et moderne de l’école. Des travaux numériques étaient présentés dans le studio de prise de vue. Rencontre avec le directeur Alexis Georgacopoulos et Sabrina Grassi-Fossier pour d’éventuels échanges d’étudiants et stages.

Ecal, Portes ouvertes, 9 février 2013

La journée du 10 février fut consacrée à diverses visites géologiques en compagnie du géologue Steve Ayrton à Vevey. Une roche est-elle un document ? Comment lire un paysage ?

La journée du 11 février fut consacrée à la participation du séminaire sur le « cinéma exposé » avec les professeurs François Bovier et Adeena Mey. Ces deux chercheurs travaillent sur l’histoire du cinéma expérimental et de l’art vidéo en Suisse. Adeena Mey est chercheur FNS dans le cadre du projet « Schweizer Film Experimente » et critique d’art indépendant. Une rencontre eut déjà lieu l’année passée entre ces deux chercheurs et Lucia Aspesi, artiste du post-diplôme, en vue d’un entretien publié dans les Cahiers du post-diplôme, n°2. Étaient également présents lors de cette rencontre, outre les étudiants de l’Ecal, les professeurs Luc Andrié et Lionel Baier, responsables du module d’enseignement « Le cinéma exposé I : Screening Room ». Ce moment de rencontre et de discussions fut l’occasion d’évoquer de futures collaborations entre le post-diplôme et le département cinéma et recherche de l’Ecal. François Bovier et Adeena Mey sont invités à participer aux deux journées d’étude consacrées à la scriptologie et au cinéma qui se tiendront les 29 et 30 mai 2013 à l’Inha (Institut national de l’histoire de l’art) à Paris, organisées par le post-diplôme, gage de futurs échanges entre nos étudiants et l’Ecal.

Érik Bullot, février 2013