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"Les jeunes, les migrants et les vieux ne sont pas des faits divers"

"Les jeunes, les migrants et les vieux ne sont pas des faits divers"
Conférence de Philippe Bazin

Jeudi 14 Décembre 2017 - 18h

ÉESI - Site d’Angoulême
Salle aux colonnes

Après avoir repris Vieillards (1985-86) qui constitue son premier travail, photographies faisant écho à sa thèse (1983) publiée en 2010 sous le titre Long Séjour, Philippe Bazin présentera ses deux derniers travaux achevés et inédits, Vider Calais (2016) et Au bord de Rivière (2017) afin de préciser quelques enjeux de sa position envers la photographie telle que développée dans son dernier livre, Pour une photographie documentaire critique. Ainsi, des origines constituées sur une expérience vitale ayant donné lieu à un texte puis à des photographies, la présentation montrera à la fois la permanence et les développements d’un projet artistique entièrement tourné sur une articulation entre politique et esthétique, du côté de la politisation de l’esthétique à laquelle Walter Benjamin en appelait contre le fascisme. Tout aussi bien du côté de l’art que de la politique, l’auteur estime grand le danger d’une inversion de cette proposition de Benjamin, dont celui-ci disait qu’elle mènerait à la guerre. Ainsi, son travail artistique se veut-il engagé, mais non militant, dans le sens d’une esthétique qui dépasse les simples préoccupations plastiques internes à l’art pour entrer en résonance avec les divers contextes du monde contemporain.

Né en 1954, Philippe Bazin a étudié la photographie à l’ENSP Arles entre 1986 et 1989 et développe depuis le début des années 80 un travail prenant en compte les relations que nous entretenons avec les différents phénomènes institutionnels qui encadrent et organisent souvent notre existence. Après faces (1990), Adolescents (1995), Les Bourgeois de Calais (1995) et Nés (1999), il publie un ouvrage définitif sur son travail sur les visages, La Radicalisation du Monde (2009).

Son travail artistique se développe depuis le début des années 2000 sur les relations entre esthétique et politique. Ouvrages récents : John Brown’s Body (2016), Reconstruction (2014), Le Milieu de nulle part (2012). Pour une photographie documentaire critique (paru en octobre 2017) développe à travers une série d’articles sa position sur la photographie. À paraître, un ouvrage sur le monde agricole, Les Coupes (décembre 2017).
HDR en arts plastiques, il dirige à l’ENSA Dijon où il enseigne la photographie le programme de recherche Travail, migrations et ruralité, et est membre du groupe de recherche EHESS/INALCO Les Non-lieux de l’exil. Il est membre des conseils scientifiques des revues focales et Études balkaniques.
 
www.philippebazin.fr