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Colloque international : « Figures indépendantes de la bande dessinée mondiale — tirer un trait / tisser des liens » , du 16 au 18 novembre, Liège

Colloque international : "Figures indépendantes de la bande dessinée mondiale - tirer un trait / tisser des liens"

 

 

 

 

 

 

 


 
Du 16 au 18 novembre
Université de Liège, Belgique


Thierry Groensteen participe à ce colloque.

L’ambition de ce colloque est d’aborder la bande dessinée dans ses manifestations les plus novatrices, subversives ou dissidentes, à l’échelle mondiale, en se focalisant sur les structures éditoriales qui relèvent ou se réclament entre autres dénominations de « l’indépendance ».
 À la faveur d’un double mouvement de rationalisation et de concentration dans l’industrie du livre, mais aussi de la participation d’acteurs d’un genre nouveau au sein du secteur (industrie lourde, groupes de communication, fonds d’investissement), les principes qui gouvernent la production et la diffusion des biens culturels ont évolué, dans le dernier quart du XXe siècle, dans le sens d’une attention accrue à la rentabilité. Cette exigence a contribué à durcir les critères de la sélection éditoriale en érigeant une barrière à l’entrée pour des œuvres peu susceptibles d’apporter les retombées financières escomptées. 
Face à un tel élan, des structures nouvelles ont vu le jour qui ont fait le pari de combler les lacunes du système en place. Qualifiées d’« indépendantes », « alternatives », « underground » ou encore « d’avant-garde », ces initiatives se sont polarisées autour d’une conception commune du métier, activité — sinon activisme — vouée à la culture d’un catalogue original, dans un imaginaire de l’altérité contre le conformisme, sur le mode du « small is beautiful ». Après la peinture, le cinéma ou la musique, l’industrie du livre est ainsi passée à son tour à l’heure du grand retournement, de la littérature à l’essai en passant par le livre de jeunesse, ce moment où l’industrie semble générer sa propre contradiction.
La bande dessinée, en tant que secteur du marché du livre, n’a pas échappé à ce couple marchandisation/rébellion. Dans les années 1990, avec des structures telles que L’Association, Cornelius, Amok et Fréon, ego comme x ou les Requins Marteaux, une vague d’indépendants s’est faite le porte-drapeau d’une « autre » bande dessinée dans l’espace franco-belge. Sans doute un tel mouvement a-t-il des antécédents : Futuropolis, les Éditions du Fromage, Audie ou Artefact avaient eux aussi montré l’exemple d’une édition en rupture avec l’ordre établi. Inédite cependant, dans les années 1990, est l’apparition d’une collectivité d’éditeurs consciente d’elle-même, dont la raison d’être et le repoussoir seront et resteront l’industrialisation de plus en massive de l’édition de bande dessinée ; une collectivité, sinon une génération, qui en même temps qu’elle allait tirer un trait (sur les figures, les codes et les lieux de la standardisation), allait aussi tisser des liens (avec des ancêtres choisis, avec des pairs locaux, avec des homologues à l’étranger).